Le Japon avec Tokyo Luxey - Kagawa

Hello ! Après vous avoir raconté ma journée à Tokyo, c'est au tour du récit des mes 3 jours dans la préfecture de Kagawa, qui se situe au nord de l'île de Shikoku. 

Nous avons pris Japan Airlines pour un vol interne depuis Tokyo (une heure de vol environ). Après avoir atterri à Takamatsu, nous nous sommes rendu à Kanamaru-za, le plus vieux théatre Kabuki du Japon. Je n'ai jamais eu la chance d'assister à un spectacle de Kabuki, mais j'aimerai d'autant plus maintenant que j'en ai vu toutes les coulisses ! C'est à cet endroit qu'Estelle et moi nous sommes faites interviewées pour la télévision Japonaise. Grace à l'aide de notre interprète Maiko-san, nous avons pu communiquer avec la présentatrice. Mais le problème ne concernait pas vraiment la communication, dans mon cas. En effet, comme je l'ai dit, nous venions à peine d'atterrir, et c'était la première fois que je venais à Kagawa. Malheureusement pour moi, toutes les questions qui m'ont été posées concernaient l'île ("Vous aimez Kagawa ?", "Que préferez-vous à Marugame ?") ou pire : l'art. J'ai une connaissance extrêmement limitée en art et en architecture, donc répondre à des questions sur des artistes peintres, ou sur l'architecture de la ville m'a été très délicat. La présentatrice été très gênée pour moi !  J'ai dû passer pour une imbécile à la TV japonaise ! Heureusement, Estelle a rattrapé le coup, avec ses connaissances sur le Japon et l'art ! 

Nous avons ensuite fait la visite du temple Kotohira-gu, à 521 mètres de hauteur sur le mont Zozu. Il faut monter environ 800 marches pour atteindre ce sanctuaire shinto, et la vue vaut l'effort ! En plus de ça, j'ai beaucoup aimé découvrir les traditions de ce temple (par exemple faire un voeu avant de jeter une pièce dans l'eau. Si elle flotte, le voeu sera exaucé ! La pièce d'Estelle a joliment flotté, comme portée par les eaux pendant un petit moment. La mienne a coulé comme une pierre. Encore une fois, je crois que tout le monde était mortifié pour moi) 

En redescendant, nous avons eu la chance de participer à un cours de fabrication de Udon à la Nakano Udon School, ces pâtes épaisses et fermes qui se mangent dans un délicieux bouillon, chaud ou froid. 

C'était un moment tout à fait surréaliste. Je m'attendais à un cours un peu traditionnel, plein de gestes anciens et de sagesse... nous avons en fait eu la grande surprise de faire nos pâtes sous la direction d'une femme japonaise génialement survoltée, qui nous donnait ses ordres culinaires sur fond de musique pop coréenne... elle avait même donné des maracas à nos accompagnateurs pour qu'ils participent à l'ambiance du cours à leur manière. Bref, si j'ai aujourd'hui complètement oublié comment fabriquer mes udons, je me rappelle par contre très bien comment piétiner la pâte en rythme, et sur quelle musique. J'ai évidemment adoré ce moment surréaliste, et je me suis régalée en goutant tout ça ! 

En guise de dessert, j'ai pu déguster cette délicieuse glace ornée de petites boules sucrées... un délice pour les yeux autant que pour les papilles des gourmands comme moi ! Mais, comme nous étions un peu pressés, je n'ai pas eu le temps de terminer ma glace avant de remonter dans le van. Vu que j'avais déjà passé 3 bonnes minutes à la shooter sous tous les angles, elle était un peu fondue quand je suis montée dans la voiture... et ce qui devait arriver arriva. Ma glace a fini sur mon chemiser neuf, toute occupée que j'étais à ne pas en mettre partout dans la voiture. Je remercie mes aimables compagnons de voyage et leur élégance toute japonaise. On m'a tout de suite tendu plusieurs mouchoirs, mais sans m'imposer de rires ou de lourds regards ennuyés. En gros, on m'a aidé au mieux, sans me mettre la honte... j'ai apprécié le geste ! A ce stade du périple, après l'éclair sur mes chaussures à Takeshita dori, la pièce dans le temple, l'interview ratée et la glace, je pense qu'on a tous déterminé que j'étais et que je resterai le chat noir de l'équipe. Il en faut bien un... 

Direction ensuite le temple Zentsuji pour une expérience que je n'oublierai pas. Ce temple bouddhiste fondé en 813 est le 75e à visiter dans le cadre du pèlerinage de Shikoku. Il est l'un des 3 dédié à Kobo Daishi, prêtre de cette secte dérivée du bouddhisme. 

Le temple est situé sur un bel espace, mais ce qui m'a surtout marqué, c'est le parcours à faire dans le noir complet, où seule notre main gauche, posée sur le mur, nous guide. C'est intimidant, et on reprend du courage en pensant aux paroles entendues juste avant d'entrer dans ce long tunnel "rappelez-vous que vous n'êtes pas seul. Kobo Daishi est avec vous". C'est un moment très solennel, surtout quand, au milieu du parcours, un enregistrement retransmet les paroles très touchant de Kobo Daishi à tous les êtres humains. 

Je vous conseille vivement cette expérience si vous êtes dans la région. 

Nous sommes ensuite allés découvrir le château de Marugame, l'un des 12 château originel du Japon. Construit en 1597, il a été détruit et refait plusieurs fois, et il ne ressemble plus vraiment à sa première structure. Mais son tenshu (donjon) est toujours là, ainsi que sa muraille, un très haut mur de pierre destiné à empêcher les ninjas de passer ! 

Du haut du château, la vue est très belle sur Marugame ! 

Dernier stop de cette journée bien chargée : le musée Genichiro-Inokuma. On y admire des tableaux de Genichiro, cet artiste japonais qui s'est essayé à plusieurs styles jusqu'à sa mort en 1993. Le musée en lui même a été designé par Yoshio Tanguchi, à qui l'on doit également le musée d'art Moderne de New York. 

Juste avant d'aller dîner, nous avons pris un café dans ce bar-chapelle, qui accueille des mariages à l'occidentale, en plus de servir un excellent thé au yuzu. A ce moment là, la nuit tombait, et je me rappellerai toujours de cet incroyable coucher de soleil sur la mer. C'était tout simplement magique, la fin parfaite à cette journée pleine de surprises !