L'infiltration des blogueuses modes

Cette tenue est parfaite pour aller faire ses courses. D'ailleurs, c'est ce que j'ai fait ce jour là.

Voilà un post que j'ai envie d'écrire depuis longtemps, et que je prends enfin le temps de coucher sur le papier virtuel (mais comme c'est poétique). Voyez-vous, aujourd'hui, on va parler des blogueuses modes sur les réseaux sociaux, et de pourquoi c'est chiant. 

Attention, je ne considère absolument pas que je suis au dessus du lot, bien au contraire. Parfois, je m'agace moi même, à faire des choses dont je ne suis pas fière. Pourquoi ne pas vous dénoncer ces choses, alors ?

Au départ, la blogueuse mode avait un blog mode, et puis c'était tout. Très vite, la blogueuse mode s'est fait démarcher par telle ou telle marque, a collaboré ici et là, en gros, la blogueuse mode a commencé à avoir la pression. Et oui, quand vous commencez à retenir l'attention de certaines marques ou créateurs, ça fait vraiment plaisir au moral. Vous êtes invités ici et là, vous buvez du champagne jusqu'à plus soif, on vous fait de bien jolis cadeaux et on vous traite avec beaucoup d'égards (du moins, devant vous.). Quelle angoisse, alors, d'imaginer que tout ça peut s'arrêter du jour au lendemain ! Sans parler des commentaires que vous recevez, qui sont comme des mini doses d'amour virtuelles, de tout ce feedback positif (et quelquefois négatif aussi, quand même), de toute cette attention, finalement.

C'est là que le cycle infernal commence : on vérifie ses stats. On s'inquiète un peu quand on a moins de commentaires. Et là on commence à faire des trucs dont on est pas fière. On like ses propres posts (ohhh ne faites pas comme si vous ne l'aviez jamais fait hein), on pin ses propres tenues dans ses boards Pinterest, on twitte plusieurs fois le lien de son nouveau post, histoire que chaque tranche de la population puisse en profiter, peu importe à quelle heure elle se lève. On devient multitâche, on a une page sur tous les réseaux sociaux possibles et imaginables (Twitter, Facebook, Instagram, Pinterest, Weardrobe, Lookbook, Hypeed, et j'en oublie), on mesure son influence sur Klout, tout en sachant que le mot 'influence' ne veut rien dire sur Internet. Mais on est quand même content si on fait un bon score. En gros, on se roule dans son vomi puant le personal branling et l'auto-promotion. C'est un truc que les américains font très bien, et surtout, ils l'assument très bien. Nous, il faut qu'on soit humble, mais c'est pas toujours facile quand on vient d'assister au même défilé que XXX ou que XXX connait notre prénom. On a grave envie de se la péter, et finalement, on se retient rarement. Après tout, Twitter et là pour ça, non ? C'est comme si le fait que les gens sachent ce truc génial qui nous est arrivé lui donnait du poids et le faisait exister à nos yeux. Je crois qu'on en aurait rien à foutre d'avoir croisé Brangelina si on vivait seul sans Internet au fin fond de désert.

Et donc, j'en viens à mon sujet : je trouve que l'utilisation que font les blogueuses des réseaux sociaux dénature un peu la fonction première de ces réseaux, et leur font perdre en intérêt. Là encore, je m'inclus dans le mot 'blogueuse'.

Facebook est le premier espace d'auto-promo. Dans ma timeline, je ne vois que les nouveaux posts d'untel ou untel, ayant plus de fans ou d'amis que mes 'vrais' amis, et donc plus présents sur mon mur (merci l’algorithme pourri de Facebook...). J'aime mes amis virtuel, mais de là à ce qu'ils éclipsent les banalités attachantes lancées par mes vrais amis... 

Twitter, c'est pire. J'assiste à une avalanche de "j'ai mangé une pomme #miam", de "Merde, je vais rater mon bus #lapoisse" ou de "Trop génial ce clip de Rihanna à la TV". Attention, là encore, je ne dis pas que je twitte mieux que tout le monde, parce que c'est loin d'être le cas. Je me pose toujours la question "Est-ce que quelqu'un en aura quelque chose à foutre ?" avant de twitter. La plupart du temps, j'en arrive à la conclusion que non, et pourtant, je twitte quand même. Besoin de me sentir exister ? Besoin de rappeler à mes followers que si si, je suis là ? Le fait est qu'il y a toujours quelqu'un pour me répondre, même si je twitte le truc le moins intéressant du monde, et c'est un petit boost à chaque fois.

Le plus grand drame, pour moi, c'est Instagram. J'adore cette appli. Yummy Yo et mon panda Lilou me l'ont fait découvrir il y a un an, et depuis j'en suis accro. Je photographie ma bouffe, mon chat, mes nails arts, et tout ce qui attire mon œil. C'est pourri, ces photos. Techniquement ce n'est pas intéressant. Mais là est la beauté d'Instagram : on retrouve des gens qui photographient les mêmes choses que nous, on se sent un peu connectés, on les suit, on découvre des machins drôles ou jolis. Sauf que maintenant, on y retrouve plutôt des photos prises au reflex, transférées sur l'Iphone. Qualité de dingue, jolies photos, ça oui. Mais pour moi, ça enlève un peu de son charme à Instagram. Surtout que dans mon feed, je ne vois plus que des "Shoot pour le blog" ou "Aujourd'hui, sur le blog" ou "Preview du post de demain". Je crois que je l'ai fait une fois moi aussi, et je me suis auto-flagellé pendant 5 heures tellement je m'en suis voulu. Je me suis trouvé nulle, de vouloir promouvoir mon blog partout, tout le temps. Donc j'ai fait un pacte avec moi même : mon insta ne me sert qu'à photographier des conneries, sans lien avec ce qu'il se passe sur le blog.

Un message, donc, pour mes copines blogueuses : j'adore vos blogs et je trouve vos shootings superbes et inspirants, mais je préfère cliquer sur vos liens FB ou Twitter, ou directement suivre le lien dans mon Google Reader. Ne soyez pas vexées si je ne vous suis plus sur Insta, et n'y voyez là rien de personnel. Je continue de suivre vos blogs avec plaisir, mais je vais juste essayer de garder Instagram comme un espace 'Blog-free'. C'est comme parler boulot même pendant la pause dej', parfois, j'ai besoin de me déconnecter.

Dès qu'il fait un tant soit peu beau, je sors mes tongs. Ce sont les seules chaussures qui ne me donnent pas d'ampoule.

New Look hat / H&M Tshirt & flip flops / Zara bag / GStar jeans / Etsy necklace