That's 70 show (1) - L'amour est pas si aveugle que ça

 Allez je vous filoute un peu, et je me permets de vous montrer une seconde fois (mais version balcon cette fois), ma tenue seventies, celle-ci même que je portais pour fêter la puberté d'un site que j'aime bien. Je suis actuellement d'humeur sous-pull-col-roulé-qui-gratte, jean brut taille haute (hot ?) et extra pat' d'eph', limite famille Brady. ("Fais gaffe au bracelet, Marcia") C'est peut être parce que j'ai fait repousser ma frange (lunettes oblige), et que j'avais laissé mon fer à friser dans mon ancien chez moi, et que donc mes cheveux sont en ce moment plats et lisses, l'air de dire 'Faites l'amour et pas la guerre' (hein ?) 

Mais si je puis me permettre, j'aimerais maintenant passer à un sujet plus grave, c'est à dire 'L'amour est aveugle'. Je me suis bêtement faite avoir vendredi dernier. L'habitude d'enchainer Koh Lanta et Secret Story m'a perdu, et je me suis retrouvée, sans bien comprendre ce qui m'arrivait, à regarder, les yeux grands ouverts (ah ah ah) '"l'Amour est aveugle". 

C'est du pain bénit ce genre d'émission. C'est tendre le bâton. Mon coté voyeuriste a frétillé, et j'ai regardé jusqu'à la fin, d'abord interloquée par le concept, puis écœurée, et puis donc captivée. Pour ceux qui n'ont jamais vu l'émission mal présentée par un espèce de Ken-psychopathe-qui-a-aussi-une-tete-de-dentiste (on me souffle que c'est le mec de Claire Chazal ?? Naannnn), il s'agit de faire se rencontrer, dans le noir, des hommes et des femmes qui cherchent l'amoûûûûûuur. Bien sûr, le noir désinhibe, donc vas-y que ça se tripote et que ça se squeeze le bourrelet, que ça se caresse la lèvre supérieure et que ça se renifle le lobe de l'oreille. Apparemment, les candidats développe certains sens, vu qu'après, quand ils vont fouiller dans les valises de leurs heureux élus (là encore, on pourrait tartiner quelques lignes sur la moralité de l'exercice), ils reconnaissent à l'odeur leurs affaires. Miam. On leur demande aussi de faire un portrait robot, ce qui est très drôle mais très flippant, surtout quand le portrait ressemble vraiment à la version serial killer de l'original. 

 Ce qui m'a le plus interloqué dans cette 'émission', c'est son concept, qui pourrait paraitre clair mais qui est bien trompeur. On pourrait penser, naïvement, qu'on veut nous prouver que l'amour va au delà des barrières physiques. Je n'y crois pas, mais ce serait noble, et ça justifierait le fait de balancer des hommes et des femmes dirigés par leurs hormones dans une chambre nuptiale pas éclairée. Mais en fait, on se rend vite compte que pour les candidats, tout ce qui compte, ce n'est pas de se trouver des atomes crochus avec un congénère du sexe opposé, mais plutôt de deviner à tout prix à quoi ce dit congénère ressemble. Et si on pense qu'il est appétissant, on met le grappin dessus, et c'est nous qu'on a "gagné", na !

Il y avait dans l'émission une grosse narcissique (je ne dis pas ça pour me moquer, mais pour que vous voyiez de qui je parle). La moustachue était là pour se dégoter un gosse-beau. Elle s'est désintéressé de l'artiste-guitariste (elle savait qu'il aurait un look étrange), puis du chauve à la voix éfféminée. Mais quand un éphèbe au col V est entré et a dit 'je suis mannequin', ça l'a appâté, la donzelle. Elle s'est dit "Chouette, c'est lui le beau gosse du programme, JE LE VEUX". Mais enfin madaaaaame, t'as pas tout bien compris au concept ! Le plus drôle, c'est qu'elle essayait de lui faire comprendre qu'elle était elle aussi la bonasse du coté meuf de la maison, en disant des phrases innocentes comme "Je suis assez narcissique oui" ou "je prends vachement soin de moi ouaiiis" = "je passe mon temps chez l'esthéticienne parce qu'il faut que j'entretienne mon capital bôté tu voiiis".

Pareil du coté des mâles, si on peut les appeler ainsi. Les filous, ils connaissent les ficelles de l'émission et savent qu'il y a souvent un gros lot, quelques lots de consolation, et un cadeau empoisonné. Le but étant donc de dénicher l'arnaque, et de ne pas tomber dessus, évidemment. Là, le gros costaud se voyait déjà roucouler avec une petite asiatique bien mignonne, mais il a compris qu'il y avait tortue sous roche quand il a capté que Sailor Moon ne possédait pas de chaussures à talons. Lui, son gros kiff, c'est le mollet galbé, la cuisse fuselé, et, allez, la mini jupe plissée. Voyant que sa prétendante n'était pas du genre à satisfaire son coté fétichiste pédestre, il a flairé l'entourloupe. Dans quel monde une fille moche porte fatalement des chaussures plates ? Bon, le fait est que ce coup ci, il avait raison, c'était effectivement sur lui qu'était tombé l'arnaque, mais il aurait pu se tromper. Et je tiens à dire qu'elle était plutôt mimi la tortue. C'était la seule fille à peu près normale et supportable, et après un RDV avec Christina Cordula, je suis sûre qu'elle aurait révélé la petite bombe qui sommeille sous son pull à col roulé délavé. 

J'ai oublié de dire qu'en milieu d'émission, la prod' fait rentrer "l'homme idéal". !!! L'homme idéal ? Un espèce de puceaux body-buildé (mais pas trop), prétentieux et nombriliste. Merde, j'ai vraiment été grave déçue de pas avoir été castée pour le rencontrer, ce merveilleux prince charmant pré-pubère ! 

Vers la fin, ils ont fait rentrer une vraie bombe sexuelle, italienne, brune, avec un accent qui roule les Rrrrr. Et c'est là que j'ai été très déçue. Je suis un peu vicelarde sur les bords, et j'aurais préféré que ces apparences prometteuses cachent en fait un thon intersidéral. Mais non, bombe elle avait l'air, bombe elle était, et les mâles en chaleur ne s'y sont pas trompés. L'artiste aux cheveux sales a soudainement été tout fier d'avoir été jeté par le reste des filles, puisque ça voulait dire que la nouvelle arrivée était pour lui et lui seul. Dans vos gueules les autres damoiseaux, c'est moi qui jouerai à la Belle et le Clochard, qu'il pensait !

Au final, tout le monde a montré pâte blanche sur le balcon, pour démontrer que non, les apparences ne comptent pas, t'es moche mais je t'aime quand même parce que je suis un gars (/ une meuf) bien. Ca m'a vraiment aidé à aller au delà des préjugés, de ne plus penser que l'habit fait le moine et que ... ah ah ah, nan , en fait, comme tout le monde, je me suis gaussée, moquée, puis prise au jeu (impossible d'aller me coucher sans savoir si musclor allait transformer le crapaud en princesse). On a beau savoir qu'il n'y a que des acteurs, c'est comme dans un film au scénar bien ficelé, on veut quand même savoir la fin !

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